L'insecte envahisseur a été repéré pour la première fois dans l'Hexagone en fin d'année dernière. Sa prolifération inquiète en Europe.
Aussi appelé la «petite fourmi de feu», l'insecte originaire d'Amérique du Sud inquiète en France, après une première découverte dans le Var en octobre dernier. En cause, sa prolifération très rapide, ses piqûres très douloureuses pour l'homme et le danger qu'elle représente pour la biodiversité occidentale.
La fourmi électrique, de son nom scientifique Wasmannia auropunctata, est originaire d'Amazonie. C'est dans cette grande forêt d'Amérique du Sud que l'on peut observer ce redoutable nuisible de couleur orangée, qui est également visible en Australie, en Nouvelle-Calédonie, aux Antilles, aux États-Unis... et en Europe.
En France, c'est un jeune de 19 ans qui a découvert l'insecte près de Toulon. Après l'avoir observé sur la terrasse de sa maison de vacances, l'étudiant avait alors envoyé des échantillons à l'Association d'étude, d'identification et de localisation des fourmis françaises (ANTAREA). «Elle vient d'être identifiée, mais elle est là depuis au moins quatre ou cinq ans, puisque, sur 1 hectare, il y a déjà plusieurs centaines de milliers, voire des millions d'individus», expliquait au Figaro en octobre dernier Olivier Blight, chercheur à l'Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine et continentale (IMBE). La fourmi a sans doute été importée avec des plantes ornementales.
La «petite fourmi de feu» inquiète par une prolifération fulgurante dans les environnements où elle s'installe. L'insecte constitue des supercolonies (comme à Toulon) grâce à un système de reproduction double : sexuée classique et par clonage. Dans ce dernier cas, la reine peut pondre des «œufs reines» sans être fécondés, transmettant ainsi l'intégralité de son patrimoine génétique aux femelles reproductrices suivantes. Contre cette hégémonie génétique, la fourmi mâle féconde les «œufs mâles» (contrairement aux autres espèces de fourmis) en remplaçant totalement les gênes de la reine par les siens. Ainsi, il n'y a que les ouvrières qui ont des gênes mâle et femelle, les reines et les mâles sont des clones.Cette espèce, considérée comme l'une des plus envahissantes au monde, a été classée en «espèce préoccupante» par l'Union européenne. La préfecture du Var appelle la population à signaler toute présence de cette fourmi, à ne pas la toucher, la récolter, ni la détruire. Sur le plan national, les Français sont invités à signaler la présence de cet insecte sur le portail de l'Institut national du patrimoine naturel (INPN), afin d'établir une cartographie des zones touchées. Un plan d'éradication a été mis en place.
C'est peut-être la petite bête qui va manger la grosse... Cette fourmi qui ne mesure pas plus d'un millimètre vingt est capable de dévorer ses victimes jusqu'à l'os. Sa piqûre, comme une décharge électrique particulièrement urticante, a donné le nom à l'animal. La sensation de brûlure est intense et dure entre deux et trois heures.Elle peut même provoquer la cécité de ses victimes animales, voire la mort pour les plus petits d'entre eux (comme les oiseaux). Chez l'homme, cela peut aller jusqu'au choc anaphylactique pour les personnes allergiques.