Comme de nombreux insectes et animaux réputés nuisibles, la blatte participe à l’écosystème du vivant. Elle est tout d’abord une ressource de nourriture pour les oiseaux et même pour certains humains qui les consomment comme une friandise dans certains pays. Reptiles, mammifères, oiseaux la consomment. Dans certaines contrées tropicales, outre leur rôle de “décomposeur” de la matière végétale, la blatte contribue à la pollinisation de certaines plantes. Enfin, grâce à ses déjections, l’insecte participe à l’émission d’azote qui fertilise le sol et permet la croissance de nombreux végétaux.
Leurs grandes capacités d’adaptation physiologique leur ont permis de défier les siècles. Leur cuticule ou carapace leur a permis de défier les différentes évolutions climatiques de notre planète. On pense qu’ils sont apparus il y a près de 350 millions d’années. Certains fossiles de ces insectes datent d’il y a cinquante millions d’années. Pas mal pour un insecte dont la taille varie de 12 mm à 9 cm pour certaines espèces exotiques.
Le cafard n’est pas un insecte isolé. Il vit le plus souvent en colonie. Le nid comporte à minima une dizaine d’individus. Ils communiquent par leur phéromone et leurs antennes. On prétend que l’odeur d’un congénère mort les fait fuir ou du tout du moins se montrer plus discret.
Son exosquelette fuselé et plat est constitué d’un thorax qui recouvre généralement la tête. Sa forme ovale et aplatie dorso-ventralement lui offre de se glisser dans des interstices de la taille d’une pièce de 1 centime. Difficile de les débusquer sans un œil de lynx.
Avec une vitesse de 1,5 cm par seconde, même Usain Bolt et le guépard ne peuvent rivaliser avec le cafard. Alors qu’il nous faut 200 millisecondes de temps de réaction lorsque nous croisons par mégarde ce blattoptère, il ne lui faut que 20 à 50 millisecondes pour réagir et disparaître. Si vous réussissez à l’écraser, c’est sans doute qu’il est en fin de vie et a perdu, avec le grand âge, sa vivacité.
La vélocité de la blatte serait due aux 18 genoux répartis sur ces 6 longues pattes. Lesquels lui permettent aussi de se faufiler discrètement dès que vous allumez la lampe de votre cuisine ou de votre salle de bain. En fait, sa vitesse de 5 km/h correspond à 80 km/h pour l’être humain.
Discret, l’insecte ne supporte pas la lumière. Il est dit lucifuge et préfère les lieux sombres, humides et chauds. Il est souvent difficile d’affirmer avec certitude pour le néophyte qu’un - ou plutôt plusieurs - cafard partage leur habitation, car ils sont très discrets, sauf en cas de forte infestation.
Inutile de songer à noyer l’envahisseur. Le cafard peut rester plus de 40 minutes sous l’eau. Les spiracles, situés sur les côtés de leurs abdomens qui leur servent à respirer, se referment pour empêcher l’eau de pénétrer. Ils résistent en apnée pendant près d’une heure. Bien qu’ils ne sachent pas nager, l’anatomie de leur corps et leur légèreté leur permet de flotter. Ils peuvent ainsi coloniser égouts et canalisations sans trop de stress pour leur survie.
Fort des nombreuses capacités déjà énumérées chez le cancrelat, ce dernier ne craint pas de perdre la tête, enfin seulement durant quelques semaines. Des études scientifiques ont déterminé que leurs fonctions vitales ne dépendent pas de leur tête. S’ils ont fait bombance et bu généreusement avant que leur tête ne soit coupée, leur corps pourra survivre encore quelques semaines avant de s’éteindre.
Le cafard peut résister à l’absence de nourriture pendant près d’un mois grâce aux graisses accumulées dans son corps. Cependant, il a besoin de boire pour résister. Il ne peut se passer d’eau plus de 2 semaines sans quoi sa fin est assurée.
Non contents de dévorer jusqu’aux papiers et aux plastiques selon leur famille, les cancrelats femelles portent ou déposent leur oothèque pour la survie de l’espèce. Dans sa vie, madame cafard peut pondre de 40 à 60 œufs. Durant les 1 an à 1 an et demi de vie de l’insecte, la femelle donnera naissance à près de 35 000 descendants.
Si ces dernières sont porteuses de bactéries qui se retrouvent dans leur déjection et peuvent alors contaminer nos aliments et les éléments sur lesquels circule l’insecte en recherche de nourriture, les blattes ont une parade contre les pathogènes. En effet, leur organisme produit une protéine leur permettant de les détruire.
L’insecte est capable de résister à une dose d’irradiation létale 10 fois supérieure à celle que supporte l’être humain. La simplicité de son organisme et ses cellules qui se scindent plus lentement que les nôtres le protège davantage des radiations. Néanmoins, s’ils peuvent survivre à une explosion nucléaire, et qu’ils sont plus résistants, une irradiation forte et prolongée se révèle létale pour les cafards.
Insecte fascinant, les chercheurs ne se lassent pas de tester la survie du cafard dans de nombreuses situations. C’est ainsi que les scientifiques ont pu déterminer les avantages de la cuticule du cafard lorsqu’il fait très froid. Dur et étanche, leur exosquelette les protège de la congélation à – 20 °C pendant 10 minutes. Au-delà, sa survie est comptée.
Insecte grégaire, la blatte communique par l’émanation d’odeurs indétectables pour l’homme, mais reconnaissables chez leur congénère :
Véritable nettoyeur de la nature, omnivore et rapide comme l’éclair, le cafard ne manque pas de nous surprendre par ses particularités physiologiques hors pair. Celles-ci inspirent le développement de procédés nouveaux en micro-ingénierie, en déployant de nouveaux systèmes adhésifs ou pour élaborer des robots capables de se faufiler dans les décombres lors d’un séisme.